dimanche 30 septembre 2007

Libre-échange

Sortie au Unity hier, avec le Danseur et son amie de fille. Sortie improvisée, décidée à 23h, je voulais me dégourdir les jambes, et lui y allait justement. Un appel plus tard et nous nous y retrouvions.

Il y a énormément de gens intéressants. Mais je ne sais pas pourquoi, on nombre incroyable d'agaces. Prenez ce type, assez grand, petit pinch au menton, il devait avoir 22 ans. Me regarde, me sourit pendant une quinzaine de minutes, à deux mètres de moi. Doucement je m'approche, sans empressement, tassant les danseurs un à la fois. Rendu derrière lui, légèrement sur sa gauche, mes doigts frôlent sa cuisse et remontent, passe sur ses fesses et rencontre sa main. Il serre mes doigts, se retourne, me voit, me lâche et s'éloigne. Un peu insultant.

Cet autre, en chemise blanche. Il a l'air de s'éclater, il doit avoir 25, 26 ans. Il est dans un groupe de six environ, beaucoup de filles, me reluque énormément. On réussit à se retrouver dos à dos, nous dansons ainsi, dans une union rare pour deux inconnus. Après quelques secondes, nous nous séparons et lui aussi s'éloigne de moi. Je doute de mes capacités tout à coup.

Et le bouquet... ce grand type, Noir, d'un beau noir, très foncé, avec un pull en cachemire bleu poudre, il devait faire un peu moins de deux mètres. Il circule, semble chercher quelqu'un. Il passe près de moi, me sourit, prend mon visage délicatement entre ses grandes mains, plante ses yeux dans les miens et me dit «tu es beau, toi!» et repart. Il dépasse tout le monde, je peux donc le suivre du regard et revenir vers lui plus tard. Manque de chance, il prend la deuxième sortie (nous étions au Bamboo Bar).

Je n'y pense plus, quand vingt minutes plus tard il ressurgit et viens se joindre à un groupe de danseurs juste à côté de nous. Je ne me peux plus, je m'approche de lui, tente un mouvement, il finit à se coller à moi, derrière moi, à m'enserrer de ses bras puissants, et à danser avec moi, sensuellement. Il se penche à mon oreille, me demande mon nom... «Garçon débauché, et toi?» «William». Ça y est, je suis une flaque par terre. Je m'approche de son cou, pour un bec avant de continuer à danser, ne voulant pas le presser; les prises de choix on en prend soin. «Désolé, je ne voulais pas aller aussi loin, je voulais juste savoir ton nom.» Et ses amis de se mettre à pouffer de rire, simili-subtilement, et moi d'avoir honte, j'ai eu l'impression d'être un défi, tout simplement.

Je reviens près de mes amis, je m'en remets tranquillement. Vers 2 heures, je vois ce type en vert. Blond, yeux bleus, il allait partir lorsque j'ai effleuré sa jambe; comme un aimant il s'est collé à moi, rapidement nous étions face à face, à nous embrasser et nous caresser, il était si érotique, si sensuel, et il embrassait si bien. Sauf qu'il semblait vraiment dans les vapes, j'étais sûr qu'il avait pris du speed et/ou énormément d'alcool. Il s'accrochait à moi, littéralement, il transpirait comme un porc (mais moi aussi alors c'est pas trop grave), et il embrassait si bien... avec volonté, profondément, comme j'aime.

Ses amies sont passées lui dire au revoir vers 2h15, il ne leur a même pas adressé un regard seulement un geste clair de la main; laissez-moi tranquille, bye! Peu de temps après, les premières notes de Holiday ont jailli des hauts-parleurs, déclanchant une mini-hystérie sur le plancher de danse.

«I love so much Madonna!». Ben viarge. Un autre anglophone. Depuis que j'ai laissé M. Data, je pogne avec les anglophones sans bons sens... Peu importe, je lui réponds que moi aussi, et qu'anyways tous les gays se définissent par un amour pour Madonna.

Tout cela nous emmène à la fermeture du club. Je ramasse mon sac, dans les escaliers il a de la difficulté à tenir debout, il se tient vraiment sur moi, il semble confus sur l'heure qu'il est, il croit qu'il est 2h environ... sur le trottoir, on jase un peu, j'apprend qu'il est de New York, qu'il étudie à Concordia.

«So, I take a cab alone to my place or we go to yours?» J'avais frette, fallait que ça déniaise. «We can go to my place, sur e!» Et nous voilà en route pour NDG, un grand appartement où il réussit à réveiller ses deux colocataires. Nous allons dans sa chambre, nous nous déshabillons rapidement, il me suce comme jamais je n'ai été sucé; d'habitude ça me laisse froid pour être honnête, mais lui était si bon! Je lui viens dans le visage, et en bon débauché que je suis je ramsse mes dégâts avec ma langue, et on se couche. On se colle, il est si doux, c'est incroyable.

Et c'est ainsi qu'au petit matin je l'ai quitté pour vous livrer ce récit. C'est ainsi que l'Américain s'est ajouté à mon tableau de chasse.

mercredi 19 septembre 2007

Politique

J'ai cette fâcheuse tendance à coucher avec des gars, ou du moins à faire des choses, des rapprochements avec eux dans un but purement politique. Exemple.

Depuis trois semaines, je me tiens dans un gym du centre-ville. J'y prend des cours de yoga, un truc granole avec un prof bizarre, une chance que pour les étudiants ça coûte pas cher parce que j'aurais lâché ça depuis longtemps!

Au premier cours j'ai vu ce garçon. Smarties. Pas très grand, pas particulièrement beau, légèrement gras (quoique c'est loin de me déplaire), il était habillé en jaune et doré des pieds à la tête; tous ses accessoires fittaient ensemble et des accessoires, croyez-moi qu'il en avait! Un style incroyable, le genre de chose que je n'aurai jamais mais qui lui allait si bien. J'ai appris plus tard qu'il travaillait pour une boutique de vêtements, ça explique bien des choses.

Comme c'est le seul gay dans ce cours presque uniquement constitué de filles, je me suis fait copain-copain avec lui dès le départ, prenant innocemment place près de lui, engageant conversation sur n'importe quel sujet, etc. Je n'avais pas d'arrières-pensées, pas de but sexuel avec lui, tant mieux si ça arrivait, sinon tant pis.

Sauf que. Sauf que je me suis rendu compte, à la deuxième semaine, que c'était le meilleur ami de F'n'R, mon ancien fuckfriend. Et que F'n'R m'a un peu énervé depuis deux mois. Il ne me voit plus, me pose des lapins, me doit de l'argent... Alors quand j'ai su que ce garçon était très près de mon ancien ami moderne, j'ai voulu m'en servir. J'ai décidé que j'allais finir par l'embrasser.

Manoeuvre classique; je prétend que je suis moche ou gros ou con ou quoi que ce soit que je sais faux, pour qu'il m'accorde de l'attention, se rapproche de moi, et tombe dans un piège. Même si je ne faisais que l'embrasser je serais heureux. Je ne cherche pas une satisfaction sexuelle là-dedans. Simplement un but politique.

Purement politique.

mardi 18 septembre 2007

Le Chat d'Hochelaga

J'ai déjà parlé de Gay411. De cette bible du gay québécois, où tous ont un profil, où tous cherchent du sexe, pour maintenant ou plus tard, librement ou malgré un conjoint, malgré ce que les participants peuvent y dire, cachés derrières les étiquettes «friends», «love» ou «chat». Du fait qu'on y trouve peu de sérieux, où le taux de beaux parleurs par rapport aux réels faiseurs est très élevé. Du fait que nous sommes souvent déçus par ce site donc.

La semaine dernière, j'ai conmencé à parler au Chat sur 411. En fait, c'est lui qui est venu à moi, en me disant que mon profil était intéressant, qu'apparement je lui ressemblais. Nous sommes rapidement passé à MSN, vu la faible qualité du service de messagerie de 411 (mais ça c'est une autre histoire...)

Nous n'avons pas beaucoup parlé sur le coup, mais nous nous sommes retrouvé sur le net samedi dernier, à mon retour d'un anniversaire de mariage, après que F'n'R, mon fuckfriend jusqu'à la gay pride, ait annulé notre rencontre prévue ce soir-là. Nous avons parlé de nos fantasmes, de ce que nous aimions; il me dit qu'il est 100% top, dominant, qu'il aime faire faire ce qu'il veut à ses baises, qu'il est kinky... je lui réponds que nous sommes totalement compatibles... Nous avons fait du sexcam, c'était vraiment intense, moi qui vient assez peu et sans que ça fasse un beau jet droit (ça coule le long de ma verge généralement), j'ai pu voir mon sperme monter très haut sur l'image de la caméra... j'étais fier, pour sûr!

Nous nous fixons rendez-vous pour le lendemain matin, chez lui. Il doute clairement de moi, et je le comprend, il a peur que je ne sois pas sérieux. Que je sois un beau parleur, mais pas un faiseur. Ou que je ne sois pas aussi osé que je le disais.

Je l'appelle juste après avoir pris ma douche dimanche, je me mets en route et arrive chez lui presqu'une heure plus tard, à 11h30. On passe directement à sa chambre, directement sous les couvertures, en cinq minutes nous sommes nus, sa graine dans ma gueule. Pas de niaisage. J'aime ça ainsi.

Sauf que. C'est un embrasseur timide; moi, quand je baise pour baiser, j'aime que le gars utilise beaucoup sa langue, qu'il mette trop de salive, que ce soit vraiment sauvage, animal. Lui donne de petits baisers presque prudes avec ses lèvres, sortant à peine sa langue. Pour un gars qui, moins de douze heures avant, me disait qu'il allait, et je cite, me soumettre «comme une chienne finie, comme une vieille pute», ça partait mal. À mon tour donc de douter.

Le doute s'est rapidement dissipé, il avait énormément de vigueur... il s'est réveillé après cinq minutes de fellation, devenant plus actif; me prenant la tête à deux mains, il a vraiment enfoncé son pénis dans ma gorge, m'étouffant, me donnant des hauts-le-coeur, m'empêchant de respirer. Sa queue n'étant pas trop longue, je pouvais le prendre au complet en bouche, ce qui provoque toujours son effet chez les hommes...

Il m'avait dit qu'il était «100% safe» sur MSN, ce que je suis aussi. Alors que je suis couché sur le dos, les jambes sur ses épaules, et qu'il déballe sa capote, il me dit: «j'espère qu'un jour on se fera assez confiance pour se passer de condom...»

WTF!?! 100% safe et, après une demie-heure à me voir, il parle déjà de se faire confiance, assez pour du bareback? Pas fort comme stratégie, non seulement d'avoir cette idée mais aussi de choisir ce moment, déjà que la pose de l'armure de latex est un turn-off majeur... Et c'est clair que je ne lui ferai pas confiance, pas tant pour me protéger moi que pour le protéger lui, on ne peut jamais être sûr de rien, et c'est pas demain la veille que je serai fidèle à un fuckfriend...

Après avoir rapidement mis derrière nous ce faux pas, il me prend... sans bander mou! Ça faisait vraiement longtemps que je n'avais pas vu un gars bander aussi dur avec une capote, d'habitude ça ralentit leurs ardeurs... pas pour lui! Et là il ne niaisait plus. Il me baise comme je n'avais pas été baisé depuis un sale bout. Me mord les seins. Me gifle. Me frappe les couilles. Me regarde gémir, un regard sardonique dans les yeux.

Il adopte ensuite ma position préférée: lui debout, moi sur le lit, il me prend doggystyle en me tirant les cheveux pour me pénétrer le plus possible... soit c'est un hasard, soit qu'il se souvient m'avoir entendu lui dire ça la veille. Je crois qu'il s'en souvient, puisque du début à la fin il cherchera mon plaisir, il voudra me donner les meilleures sensations possibles, et ça ça fait du bien.

Il se retire, se découvre en me refout sa graine dans la bouche. Me refait étouffer. Il me vient au fond de la gorge, mais pas moi, j'attend le deuxième round. Et m'assure qu'il y en aura un par le fait même.

Nous nous sommes couché, collés l'un sur l'autre, sous la couette. Pendant une heure, nous resterons ainsi, bougeant uniquement pour changer de position ou pour caresser l'autre. Une heure de tendresse qui me sera très précieuse; pour une rare fois je semble avoir trouvé quelqu'un qui aime le sexe comme moi, hard et sans attaches, et qui peut être très tendre, très doux lorsqu'on ne baise pas. Et qui peut parler d'élections américaines sans me pénétrer. Et qui peut faire des dodos collés. Enfin.

Deux autrs fois nous avons baisé ce jour-là. Avec quelques variantes; crachat sur mon visage, étranglement, etc. Trois fois en cinq heures, il est venu, moi deux fois, les trois fois il m'a baisé avec la même énergie... En plus, après notre séance de cam, il était venu deux autres fois... performance plus qu'intéressante!

Nous sommes parti ensemble, nos chemins se séparant à mi-parcours. Il m'a demandé si j'aimerais le revoir... Comme il m'a dit qu'il aimait, entre autres choses que nous n'avons pas eu le temps d'essayer, le bondage et les golden shower, je vous laisse deviner ma réponse...

mercredi 12 septembre 2007

Revirement

Vous avez déjà pensé comment un événement isolé peut déclencher une série d'actions qui aboutiront à une situation finale complètement inattendue?

Imaginez le Basilisque: un jeune garçon, en secondaire IV, ami des filles. Il a de beaux traits, mais on devine qu'ils se raffineront plus tard, pour l'instant il n'est pas particulièrement beau, son adolescence est des plus ingrate.

Imaginez que ce garçon soit gay. Tout le monde le sait, c'est un secret de Polichinelle. Je dis tout le monde, mais c'est faux: lui-même l'ignorait je crois.

On jase là, imaginez que le Garçon Débauché vient de s'épanouir et de faire son coming-out. Il veut répandre la bonne nouvelle que c'est donc plaisant d'être gay. Quitte à bousculer ceux qui ne sont pas prêts.

Dans votre imaginaire toujours, dites-vous que le Garçon a découvert, au hasard des salons de discussion de Caramail (aaaaah la belle époque!), que le Basilisque était gay. Pas découvert, mais bien confirmé que.

Dans son esprit pétri de bonnes volontés, le Garçon aurait écrit un long courriel au Basilisque, étalant les preuves et offrant toute son aide. Dites-vous qu'il avait grand coeur, à l'époque à tout le moins.

Attendant une réponse pleine de gentillesses, de pleurs, empreinte d'un sentiment de libération (aaaah le fardeau de l'homme gay émancipé!), imaginez sa déception lorsqu'il reçu un courriel bref et sec, où le déni était clair. Le Basilisque n'était pas gay, selon cette missive.

Le Garçon, désemparé, aurait laissé la situation bouillonner sous le couvercle. Puis, à la fin du secondaire, leurs chemins se seraient séparé; un serait demeuré en banlieue, l'autre aurait pris le chemin de la ville.

Ayant perdu contact avec lui, le Garçon aurait néanmoins su, par le téléphone arabe, eu de ses nouvelles. Il aurait retrouvé son MSN, ils se seraient parlé. Le Basilisque se serait excusé au Garçon qui, bien qu'il n'ait rien laissé paraître, traînait cet incident somme toute mineur depuis des années sur sa conscience.

Ils se seraient parlé, à l'occasion. Croisé dans le Village. Rien d'extraordinaire, rien de trop profond.

Puis, le Garçon aurait reçu une webcam en cadeau. Et aurait voulu l'essayer. Naturellement, le Basilisque et lui se seraient ramassé nus et se seraient masturbé ensemble.

Et le Basilisque aurait invité le Garçon à venir partager son lit. Deux soirs de suite.

Bien sûr, ce n'est que supposition; un tel revirement serait fort peu probable. Ou en tout cas très cocasse, non?